jeudi 13 mars 2008

la tribu Carratu

La fin du mois de Février a été mouvementée avec l'arrivée de .... la tribu Carratu! D'abord Flo l'intrépide qui est venue squatter Peter Pan et se faire une semaine de Kite-surf sur la plage de sable blanc de Santa Maria. Elle a donc débarqué un beau soir, le sac à dos rempli de bouteilles de pinard, de matos bateau (genre cliquets de winch, girouette etc...), de fromages puants et de bouquins... merci Maman Noël! Et après avoir fait chavirer le coeur de la moitié des hommes de Palmeira (pourtant je vous jure, elle a pas montré ses ...), elle s'est lancée courageusement dans l'apprentissage du kite: sur les conseils d'un moniteur à tomber par terre, elle a apprivoisé le cerf volant, puis la planche, et a pu se faire qqs petits bord en fin de semaine (et oui c'est toujours pareil, c'est quand ça devient interessant qu'il faut arrêter...).
Bref elle était toute heureuse et toute bronzée quand les parents ont débarqué. Bon ok ils nous ont laissées tranquilles enter soeurs pendant une semaine, mais après ils ont pas pu résister: leurs deux filles au Cap Vert sur le bateau du barbu, il fallait qu'ils viennent mettre leur nez!
Du coup nous sommes partis tous les quatre pour 4 jours de randonnée sur l'île de Santa Antao, à l'extrême Nord Ouest de l'archipel... ouf le capitaine était enfin tranquille, et il en a profité pour se faire une tentative de pêche au thon en partant avec son pote Zic au sud de l'île sur Peter Pan. Mais ces coquins de thons n'étaient toujours pas au RDV.... n'était-ce pas plutot une excuse pour se faire une petite virée à la voile entre mecs? Mezzo mezzo à mon avis....
Quant à nous, même pas une heure d'avion et nous voilà sur les petites routes (pavées!) de montagne, pour finalement arriver dans une vallée verdoyante plantée de bananiers, choux, ignames, et bien sur la fameuse canne à sucre.. whou, tant de verdure, ça dépayse!
Et alors là, mise en jambe: pour arriver à notre auberge, il faut se taper ¼ d'heure de montée plutôt raide..... Pour nous remonter le moral, l'aubergiste nous attendait avec un petit punch de sa fabrication (entendons nous bien: dans le punch ici, y'a pas de jus de fruit!). Ensuite on a passé deux jours à marcher dans tous les sens, au plus grand bonheur de nos yeux...et de nos molets! Et puis retour à Sal où Flo devait reprendre son avion... les parents sont restés encore 2 jours, petite excursion à la saline de Pedra de Lume et parties de contrées, et eux aussi s'en sont allés.
Voilou voilou, depuis les choses ont repris leur cours normal à Palmeira: Pierre à la pêche, moi à mes cours et à la lessive (grrr), la routine quoi... du coup rien de très spécial ne survenant, rien de très spécial à écrire. Pourtant, il y en a eu, des rebondissements.... mais tellement que c'était difficile à mettre par écrit. En résumé, la question était: « to stay or not to stay » ? On reste ici ou on s'en va? Dans l'immédiat, notre situation financière ne nous permettait pas de continuer à gambader gaiement dans la nature, donc la question était réglée: on reste ici bosser. Oui mais après? Après, le Pierrot s'était lancé dans un projet de construction de barque pour emmener des touristes à la pêche: devis, création d'entrepris avec associés, engagements financiers sur 5ans.... C'est vrai que l'île est en plein développement touristique et que les activités nautiques, c'est un super créno ici. Mais au moment de faire les papiers pour la demande de résidence moi j'ai fait: stooooop!!! Trop de poussière, trop de vent, pas assez d'arbres et franchement pas grand chose à faire pour moi ici, coincée sur le bateau au mouillage, lui-même isolé sur une île au milieu de l'Atlantique... je me sentais vraiment pas! Mais le Pierrot il a dit: « attends-ten-ten, si tu pars ben.... moi aussi! ». !!!
Du coup: on est bientôt de retour! Moi en avion début Mai pour passer mes exams (y'a pas le choix), Pierre en bateau (y'a toujours pas le choix). Du coup il va se manger une remontée Cap-Vert _ Açores en solo, ça risque d'être sport mais il voulait de la mer: en voilà! Et puis si tout se passe bien, il va retrouver son pote Dom aux Açores en Juin, ils vont pouvoir se tomber un bon petit cubi de rouge et se tirer la bourre sur le retour, Dom (allias figue) sur sa cagette, Pedro (allias figue aussi) sur Peter Pan, qui aura interêt à se souvenir de son premier nom pour l'occasion!
Gare à vous: les pirates arrivent!

jeudi 24 janvier 2008

et moi et moi et moi...

alors voila, puisqu'on me le réclame, ceci est un message purement narcissique: moi à la plage, moi au boulot (et oui les vernis ça s´abime...), moi euh... le soir (je vous jure c'est pas moi qui ais tout bu!).
Au retour de San Nicolao, on a eu la bonne surprise de voir que nos copains de Kanatao avaient débarqué à Palmeira... et comme un bonheur narrive jamais seul, ils etaient accompagnés d'un autre bateau breton, les Talabao, avec qui on a vite sympatisé, ainsi que Cristal, qu'on avait rencontré aux Canaries! Du coup les photos sur la plage sont un petit aperçu des dimanches grillades-baignades-foot-diabolo-volley qui sont devenus noter petit rituel de fin de semaine... Avec les filles, on s'est organisé des après midi peinture (sur papier et T-shirt, rien que pour nous pendant que les petits -et les plus grands qui se lèvent tôt le matin...- font dodo) et des fins d'après midi jeux pour enfants qui ont attiré la moitié des minots de Palmeira: super vivant, créatif et chaleureux!
Snif snif les Talabao sont partis (on a quand même réussi a les retenir 2 semaines de plus que prévu), mais on se reverra, le monde de la mer finalement c'est petit... Et on continue dans la foulée à passer super moments sur la plage, sur la terre, sur les bateaux ou dans l'eau...

à bientot pour la (vraie) suite du blog....

Céline on the beach

mardi 8 janvier 2008

Palmeira, Palmeira...

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Alors voila, on est toujours a Palmeira, sur l'île de Sal au Cap Vert....et on n'est pas prêts de bouger! Et oui, ceci est un scoop pour beaucoup d'entre vous: pas de traversée de l'Atlantique cette année...! (désolés Dom pour le rendez-vous manqué aux Açores...) Rassurez-vous: c'est pas qu'on aime plus la mer, ni qu'on s'est complètement ramollis, ni que le bateau n'est pas prêt... c'est juste qu'on avait le choix entre deux options: soit speeder comme des malades, zapper la casamance (le coin de Sénégal qu'on a le plus envie de connaître), et dépenser jusqu'au dernier sou, soit profiter vraiment des escales, connaître la vie ici au lieu de faire un passage éclair, et renflouer un peu la caisse de bord... on a choisi la deuxième! D'autant plus que je dois être rentrée en France au mois de Mai pour passer mes exams à Paris... Pour les non-marins, sachez qu'il y a des périodes assez précises pour traverser l'Atlantique, sans quoi le vent est soit inexistant (et à la rame on n'est pas vraiment assez entrainés...), soit super violents (et on n'est pas non plus suicidaires...)... Donc: dans le sens Sénégal (ou cap Vert) vers l'Amérique du Sud, c'est... maintenant ou dans un mois ou deux maxi. Dans l'autre sens, ça se complique: il faut traverser fin Mai, avant c'est pas bon, après c'est... la période des cyclones (chouette...). Donc il aurait fallu que je traverse l'Atlantique en bateau maintenant, puis en avion début Mai, puis dans l'autre sens en avion fin Mai, puis direct dans l'autre sens sur Peter Pan... truc de fou! Par ailleurs le capitaine ne se "sacrifie" pas vraiment, puisqu'il réalise un rêve vieux de 15 ans: passer un petit bout de vie dans son "deuxième chez lui" (c'est lui qui le dit), sur l'île de Sal.


Bref voila, on est bien d'accord tous les deux, on le prend cool, on profite de Zic, de sa famille, des autres amis Cap Verdiens et de nos "voisins" de mouillage espagnols super sympas (qui sont ici depuis deux ans... comme quoi y'a pire que nous), et de la vie ici: sans voitures, dans un village de pêcheurs coloré aux rues pavées, où il y a des petites épiceries (qui font aussi bar et bureau de tabac) à chaque quoi de rue, où les enfants jouent au ballon et vont chercher de l'eau entre deux demi-journées d'école, et où les chiens gentils ne pensent pas à mordre mais qu'à n....., et où tout le monde se connaît et se salue avec un grand sourire et le pouce levé ("tout cool?" "tou do bon?" "tout dret?" "tranquille?")... bref atmosphère paisible et chaleureuse. On garde notre petit rythme pêche-boulot le matin, repos-activités diverses l'après midi, et on commence à être célèbres, Pierre par le boulot, et moi parce que j'ai peint des fresques à la "casa do pescador" où on a fêté Noël... du coup on m'appèle "pintadora", ou "Céli", du nom de la fille à qui est dédiée une chanson d'amour qui passe en boucle ici. Pierre bien sûr c'est "Pedro", ça y est on a nos surnoms (à Palmeira tout le monde en a): on s'est vite habitués aux gens d'ici, et réciproquement...


Après on fera un petit tour sur les autres îles du Cap Vert et puis au Sénégal d'où je (on?) prendrai l'avion en Mai. La suite...on verra!
Pour l'instant on a déjà fait une escapade sur l'île de San Nicolao, où on a passé la fin de l'année dans la famille de Philo, la femme de Zic. San Nicolao est plus verte que Sal (qui est essentiellement réputée pour sa longue plage de sable blanc de Santa Maria, spot de planche à voile et de Kite-surf). Sur San Nicolao on cultive des bananes, des goyaves, des patates douces et de la canne à sucre qui ne sert pas du tout à faire du sucre mais... du "grog", le tord boyaux local qui se consomme à toutes les sauces (pur, punch, ou moit'-moit': la "cortada"). On en a bien sur ramené qqs litres... On a été reçus comme des rois par la maman de Philo qui a régalé Pierre avec sa "gachupa", un espèce de bloubiboulga à base de haricots secs (je comprendrai jamais la passion de mon homme pour tous les plats à base de fayots...), et entre soirée grillades chez le frère de Philo, escursion dans la montagne et jour de l'an épique, on n'a pas vu le temps passer... Par contre, le retour au près nous a vite fait déchanter: 22 heures avec 25 noeuds de vent dans le nez, le bateau qui tape, les seaux d'eau dans la tête, la fille de Zic qui vomit et sa femme qui prie Jésus Marie et tous les Saints du ciel pour pas mourir maintenant, c'était folklo! Et pour couronner le tout, l'ami Zic ayant coincé un bout dans le panneau arrière en rangeant le moteur de l'annexe (ça partait d'une bonne intention, c'était pour nous aider...), on a sérieusement pris l'eau! Alarmée par le floc floc permanent et le fait mystérieux que malgré mes efforts pour éponger, il y avait toujours comme une petite marre au niveau des planchers, je regarde dans la soute à voile et là: la piscine! Le matelas de la cabine arrière? Une grosse éponge pleine d'eau de mer! Chouette... ça faisait longtemps qu'on avait pas écoppé, puis rincé à l'eau douce les trois quarts du bateau en guise de repos après la nav'... mais bon ça y est, tout est rentré dans l'ordre, et on se dit que non non, l'année 2008 ne sera pas entièrement comme ça...


Voila nos dernières aventures, vous savez tout, alors n'hésitez pas à envoyer aussi de vos nouvelles... Malgré tous les côtés agréables de la vie ici, vous nous manquez tous très fort (spéciale mention pour mes copines, Béré, Ivy, Moana, Steffi et toutes les autres... j'ai beau apprécier la gentillesse des cap-verdiennes, on n'a pas vraiment le même délire et on peut dire que personne ne vous remplace....je pense à vous très fort malgré mon silence radio de ce dernier mois -Ivy...-). Quant à la famille il va de soi qu'un Noël sans vous c'est quand même pas pareil, mais bon on peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre... (d'ailleurs Floflo, mon cadeau! mon cadeau! Dépêche toi de venir nous faire un coucou avec en prime une tablette de chocolat et un fromage bien coulant....) Mais sur cette déclaration d'amour et ces réclamations, j'arrête là mon roman... on vous embrasse tous très fort et à bientot!

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